vendredi 31 mai 2019

LES CONTRAINTES DU PSYCHANALYSTE

Le psychanalyste doit s'astreindre dans sa pratique à de longs monologues d'écoute. Par nécessité, ces monologues ont une durée maximale encadrée par la pratique.
A l'issue de la phase d'écoute, la contrainte principale du psychanalyste est d'émettre des paroles justes. Ces paroles doivent être pertinentes pour le client, sans forcément lui répondre directement, mais plutôt en induction (réponse inspirée). Les paroles du psychanalyste doivent avoir une grande valeur de vérité absolue, ce sont elles qui fondent la crédibilité et la réputation du psychanalyste. Les psychanalystes peuvent laisser entrevoir la conversation prochaine (ouverture de portes)
Ce registre de parole juste n'est pas compatible avec le registre des hommes politiques, qui est un registre d'entrainement, de séduction, de démonstration forcée.
Les journalistes délivrent des informations mises à jour et avec une forte valeur de vérité, mais émargent aussi au registre du plaire à l'audimat (mesure du plaisir des auditeurs), ne serait-ce qu'en sélectionnant les thèmes d'information (les informations du jour ou de la semaine forcément trop vastes par rapport au temps de présentation des journalistes).
L'expression parole juste fait écho aux magistrats de justice, mais là il s'agit de juger à travers un prisme connu et accepté de code de lois écrits. Le psychanalyste connaît des lois humaines.
Ce qu'attendent les clients du psychanalyste, et ce qui les fait avancer dans leur vie, ce sont des paroles pertinentes à leur cas, sans complaisance mais sans trop heurter pour éviter de rebuter le client et de le fermer.

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