jeudi 30 novembre 2017

DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE CONTRE DEMILITARISATION

L'accord obtenu en Iran de l'arrêt de la nucléarisation militaire contre une accélération du développement économique, est un excellent accord, historique, modèle de celui qui devrait être proposé aujourd'hui en Corée du Nord.
L'idée est de remplacer la compétition économique, dans une avancée progressive et respectueuse des Etats voisins (pacifique), à la compétition militaire en tout ou rien, je gagne ou je perds tout.
Les gouvernements du monde entier sont sensibles au bien être matériel de la plus grande proportion de leur peuple. Pour la gloire de la reconnaissance du bon commandement, ou pour être réélu, ou par altruisme. Pour mémoire, encore la moitié de l'humanité se débat dans l'extrême pauvreté et l'analphabétisme.
La compétition militaire consomme des ressources économiques précieuses, pour l'attaque et la défense des territoires. Les accords de paix vérifiables entre Etats voisins épargnent des ressources précieuses, qui sont retournées vers l'économie civile. Confer le développement de l'Europe depuis 1945. Chaque bon accord de paix rapporte des milliards de dollars aux Etats qui en font partie, en terme de non destruction de guerre puis reconstruction, et en économie de course aux armements (coûts de recherche et développement sur les armes de destruction, coûts de construction et d'équipement en machines de guerre, salaires des militaires qui ne sont pas productifs pour l'économie civile)
En l'occurrence, le cas de la Corée du Nord, n'échappe pas à la logique économique. Son agriculture manque de machines agricoles (tracteurs), ses habitants sont sous-médicalisés voire sous-alimentés (manque de nourriture, de médicaments, de machines médicales). Ses avions civils, ses voitures sont vétustes et rares. La production énergétique manque. etc.
Il en faudrait peu pour convaincre les dirigeants Nord Coréens d'enterrer durablement la hache de guerre contre tous ses voisins, et de se tourner vers un partenariat économique et commercial qui serve enfin la population.

lundi 13 novembre 2017

TERRORISME : SOMMES NOUS PRETS POUR LA SUITE ?

Nous commémorons aujourd'hui les 2 ans depuis l'attentat majeur à Paris.
Un état d'urgence a été décrété, puis remplacé par des lois spécifiques anti-terroristes.
La journée est à la compassion, mais il faut immédiatement se remettre au travail.
Terrorisme : comment réagirons nous aux prochains attentats, notamment dans la capitale médiatique (caisse de résonnance de tout évènement) ?
Avons nous agi sur tous les leviers, à chaque niveau :
- géopolitique mondiale (lutte contre Daesh en Syrie et en Irak)
- connaissance de la psychologie des terroristes (connaissance de l'Islam pratiqué, niveau scolaire, façon de les manager)
- connaissance des divers pays musulmans (zone conflictuelle, en transition)
- équipement pertinent et en masse de nos armées pour les interventions extérieures (type Mali, Afghanistan)
- systèmes de renseignement électroniques et humains de détection des individus déviants sur notre territoire
- coopération avec les pays européens et non européens
- identification (pour contrôle) des circuits de financement des groupes terroristes
- préparation des responsables de sécurité, des responsables politiques, des média pour appréhender au mieux un nouvel attentat
- plans d'urgence à jour dans tous les lieux sensibles (police, pompiers, hôpitaux)
- aide au victimes (soins physiques et psychiques, aides financières)
La liste des préparatifs est longue (la mienne est non exhaustive). Des réunions doivent être menées régulièrement au plus haut niveau de l'Etat.
Le terrorisme n'est pas conjoncturel, mais peut durer toute une génération, le temps que les pays musulmans se reconfigurent face à la richesse et à la modernité au 21° siècle, tout comme le monde a subi la reconfiguration et à la stabilisation politique de l'Europe au 20° siècle.
Après la compassion nécessaire mais pas suffisante, place à la réflexion en réunions avec les personnes compétentes, puis à la mise en action des décisions prises.

samedi 11 novembre 2017

LA FRANCE DOIT RESISTER A SON MESSIANISME DEMOCRATIQUE

La France moderne est née avec la Révolution Française de 1789, qui crée la République puis la Démocratie, selon les idées des philosophes des Lumières (Diderot "Jacques le Fataliste" "le Neveu de Rameau", Voltaire "Candide", d'Alembert : encyclopédie du temps courant, etc.). Depuis les guerres Napoléoniennes, la France n'a eu de cesse de promouvoir pour les pays étrangers sa vision des institutions gouvernementales, avec plus ou moins de succès sur le long terme. La valeur chrétienne de compassion avec les souffrances des autres peuples a participé à la motivation du peuple français de partager ses institutions respectant les droits de l'homme et de la femme qui se sont dégagés au cours des siècles.
Néanmoins, plus les peuples sont éloignés culturellement de notre base éducative (laïque, scientifique, droits de l'homme et de la femme respectés individuellement), plus la tendance messianique de la France au développement institutionnel se heurte au non recevoir de la réalité présente des peuples. La construction d'une nation moderne ne peut se concevoir sans base humaine préalable, d'où l'échec en Afghanistan, où les populations restent plus attirées par un pouvoir fort et expéditif manu militari des talibans, basé sur une version très sommaire de la religion Islam (qui n'est pas la version de l'Age d'Or de l'Islam à Damas et Bagdad vers les années 900-1100 du calendrier occidental), mais suffisante aux besoins. Dans ce type d'opération extérieure, l'armée française perds son temps et son sang, et l'Etat français perd son argent.
Pourquoi en est-il encore ainsi ? Je rappelle qu'encore en 2017 la moitié (50%) des 8 milliards de Terriens vivent avec 1 à 2 dollars par jours. Les besoins de base (logement, nourriture, énergie, eau potable, toilettes, assainissement des eaux usées, accès aux soins médicaux) ne sont pas satisfaits, encore moins l'accès à l'éducation jusqu'au niveau lycée (16 ans à 18 ans). Comment demander alors à ces populations de s'intéresser massivement à leurs institutions politiques. Ils attendent des subventions, des services publics, des infrastructures pour faciliter la vie quotidienne, des logements décents, l'accès aux énergies, les soins médicaux de base, et des emplois individuels ou en entreprise, afin de se nourrir eux-mêmes et leurs familles.
La priorité de la diplomatie française, pour structurer les Etats et aider les populations, ce doit être la diplomatie économique (Quai d'Orsay en partenariat avec la Chambre de Commerce Internationale). En échange d'une amélioration de la situation matérielle sur le moyen terme, nous pouvons exiger moins de corruption des dirigeants, et peser pour un meilleur traitement des opposants politiques et des journalistes (la liberté de parole est indispensable pour pousser les bonnes réformes en interne d'un Etat).
Continuons également à diffuser les valeurs françaises par le biais de l'éducation (lycées français à l'étranger, alliance française pour apprendre la langue et les valeurs culturelles françaises), des médias (télévision France 24, radio France Internationale, diffusion satellite des autres chaines de télévision et radios), et l'accueil touristique amélioré (musées, cuisine restaurants cafés, paysages, déplacement trains et avion, hébergement en hôtel). Cette politique de découverte des valeurs de l'excellence reste adressée à l'élite mondiale.
En conclusion, les gouvernants français doivent résister à l'idée d'imposer par les armes une culture si excellente fut-elle. Cela nous a conduit à bien des déboires dès les guerres Napoléoniennes, erreur répétée dans les guerres de colonisation. La culture française reste pour l'élite mondiale. Un bon dirigeant doit connaître la réalité pragmatique de son temps, aujourd'hui la faim primaire et l'analphabétisme de la moitié de l'Humanité. Pour les diplomates, le terrain de jeu reste grand, et commence par la diplomatie économique.