samedi 11 novembre 2017

LA FRANCE DOIT RESISTER A SON MESSIANISME DEMOCRATIQUE

La France moderne est née avec la Révolution Française de 1789, qui crée la République puis la Démocratie, selon les idées des philosophes des Lumières (Diderot "Jacques le Fataliste" "le Neveu de Rameau", Voltaire "Candide", d'Alembert : encyclopédie du temps courant, etc.). Depuis les guerres Napoléoniennes, la France n'a eu de cesse de promouvoir pour les pays étrangers sa vision des institutions gouvernementales, avec plus ou moins de succès sur le long terme. La valeur chrétienne de compassion avec les souffrances des autres peuples a participé à la motivation du peuple français de partager ses institutions respectant les droits de l'homme et de la femme qui se sont dégagés au cours des siècles.
Néanmoins, plus les peuples sont éloignés culturellement de notre base éducative (laïque, scientifique, droits de l'homme et de la femme respectés individuellement), plus la tendance messianique de la France au développement institutionnel se heurte au non recevoir de la réalité présente des peuples. La construction d'une nation moderne ne peut se concevoir sans base humaine préalable, d'où l'échec en Afghanistan, où les populations restent plus attirées par un pouvoir fort et expéditif manu militari des talibans, basé sur une version très sommaire de la religion Islam (qui n'est pas la version de l'Age d'Or de l'Islam à Damas et Bagdad vers les années 900-1100 du calendrier occidental), mais suffisante aux besoins. Dans ce type d'opération extérieure, l'armée française perds son temps et son sang, et l'Etat français perd son argent.
Pourquoi en est-il encore ainsi ? Je rappelle qu'encore en 2017 la moitié (50%) des 8 milliards de Terriens vivent avec 1 à 2 dollars par jours. Les besoins de base (logement, nourriture, énergie, eau potable, toilettes, assainissement des eaux usées, accès aux soins médicaux) ne sont pas satisfaits, encore moins l'accès à l'éducation jusqu'au niveau lycée (16 ans à 18 ans). Comment demander alors à ces populations de s'intéresser massivement à leurs institutions politiques. Ils attendent des subventions, des services publics, des infrastructures pour faciliter la vie quotidienne, des logements décents, l'accès aux énergies, les soins médicaux de base, et des emplois individuels ou en entreprise, afin de se nourrir eux-mêmes et leurs familles.
La priorité de la diplomatie française, pour structurer les Etats et aider les populations, ce doit être la diplomatie économique (Quai d'Orsay en partenariat avec la Chambre de Commerce Internationale). En échange d'une amélioration de la situation matérielle sur le moyen terme, nous pouvons exiger moins de corruption des dirigeants, et peser pour un meilleur traitement des opposants politiques et des journalistes (la liberté de parole est indispensable pour pousser les bonnes réformes en interne d'un Etat).
Continuons également à diffuser les valeurs françaises par le biais de l'éducation (lycées français à l'étranger, alliance française pour apprendre la langue et les valeurs culturelles françaises), des médias (télévision France 24, radio France Internationale, diffusion satellite des autres chaines de télévision et radios), et l'accueil touristique amélioré (musées, cuisine restaurants cafés, paysages, déplacement trains et avion, hébergement en hôtel). Cette politique de découverte des valeurs de l'excellence reste adressée à l'élite mondiale.
En conclusion, les gouvernants français doivent résister à l'idée d'imposer par les armes une culture si excellente fut-elle. Cela nous a conduit à bien des déboires dès les guerres Napoléoniennes, erreur répétée dans les guerres de colonisation. La culture française reste pour l'élite mondiale. Un bon dirigeant doit connaître la réalité pragmatique de son temps, aujourd'hui la faim primaire et l'analphabétisme de la moitié de l'Humanité. Pour les diplomates, le terrain de jeu reste grand, et commence par la diplomatie économique.

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